Vietnam 10 - Saigon (Vietnam puissance 10)

Saigon (Ho Chi Minh) c'est le Vietnam à la puissance 10: 10 fois plus de monde, 10 fois plus de mobylettes, 10 fois plus de fils électriques (;-)), 10 fois plus de choc culturel et 10 fois plus de ... chaleur!! 

 

 

Notre hostel se situe dans le District #1, juste au dessus d'un petit marché de quartier... 

 

Nous découvrons, avec un étonnement tout nord américain, qu'il existe vraiment beaucoup de différentes variétés de riz. Ici, dans la détroit du Mékong, les vietnamiens font trois récoltes par année et le Vietnam est un des plus importants exportateurs de riz au monde. 

 

Au marché, nous aperçevons également nos premières grenouilles à vendre. Je vous épargne la photo de celles qui sont mortes et vendues sans la peau!!! 

Les vietnamiens les mangent généralement entières et cuites empallées sur des brochettes, mais il y a d'autres choix (voir menu ci-dessus!!)

 Notre hostal est dans le quartier Phuong Pham Ngu Lao, le quartier des backpackers à Saigon, qui s'étend le long d'un immense parc urbain (Cong Vien 23). 

Pour les vietnamiens de Saigon ou de Hanoi, les parcs sont des extenssions importantes de leurs maisons. Ils s'y retrouvent tôt le matin, ou le soir pour y chercher un peu de fraicheur et notamment pour y faire de la gymnastique (cours collectif d'aérobic et machines installées de façon permanente comme en Turquie et au Chili).

Mais ils s'y retrouvent aussi pour souper en famille dans l'herbe, pour danser sous des pergolas (cours de salsa et de valse), jouer au badminton et au volley ball ou encore au Da Cau: volant qu'il faut garder en l'air en utilisant notamment les pieds mais aussi d'autres parties du corps, mais pas les mains. C'est un peu le 'hacky sack' vietnamien.

Nous y aperçevons nos premières fleurs de lotus avec excitation (surtout Elsa!) puisqu'au nord du Vietnam, il ne faisait pas encore assez chaud pour les lotus. 

Et nous y goûtons un petit bout du 'jack fruit': fruit exotique à l'allure improbable et au goût disons, peu convaincant :-))) 

Mais ne vous méprenez pas, nous nous sommes régalés de fruits depuis le début de notre voyage. Des festins de fraises au Pérou, en passant par les mangues et les bananes de Thailande; les ananas, les fruits du dragon et les lychees du Vietnam, cela va être difficile de revenir aux fruits mûris en camion de Montréal :-(

Tout séjour à Saigon, puisqu'ici personne ne veut l'appeller Ho Chi Minh, doit comporter une journée de visite aux Cu Chi tunnels. 

Ce réseau de tunnel, à seulement 30km du centre ville de Saigon, s'étendait, à la fin de la guerre Américaine, sur plus de 250 km et notamment SOUS la plus grande base militaire américaine au Vietnam. Les GI ne comprenaient pas comment le VT faisait pour apparaitre et disparaitre aussi rapidement... 

Liam et Émilie testent une trappe classique, complètement invisible lorsque recouverte d'une fine couche de feuilles. Une fois caché à l'intérieur, il est possible de rejoindre le réseau de tunnels.

Les tunnels ont commencé à être creusés pendant la guerre contre les français et ils ont été ensuite réutilisés et aggrandis par le Viet Cong lors de la guerre contre les américains . Les habitants de la région de Cu Chi les utilisaient aussi pour se cacher lors des attaques américaines, notamment les bombardements intensifs.

Le site de visite des tunnels est vraiment intéressant. Réseau de sentiers en pleine jungle, tu comprends un peu mieux l'angoisse des GI de se ballader dans cette végétation au milieu des moustiques avec la peur constante de tomber sur un des 'booby trap' posés par le VT (voir exemple dans les photos ci-dessous)

Les américains n'ont jamais vraiment réussi à percer le mystère complet des tunnels. Ils ont envoyés des soldats 'rats' spécialement formés, des chiens et du gaz pour essayer de déloger le VT. En vain... A la fin de la guerre, ils ont juste complètement rasé la zone à grand coup de napalme, bombes chimiques et diluant versé à même les rizières :-(( La terre est encore polluée et peu d'agriculture est possible dans la région de Chu Chi. On y a vu par contre de grandes plantations d'Hévéa, l'arbre à partir duquel on fabrique le caoutchouc. L'écorce est entaillé et la sève blanche latex) est recoltée dans des petits pots. Cela ressemble beaucoup à une érablière...

La visite comporte donc aussi une grande part de tristesse à imaginer ce qu'on vécu les vietnamiens et en même temps on ne peut qu'admirer leur résilience et leur ingéniosité. 

Ils récupéraient absolument tous les morceau des tanks ou des bombes qui tombaient entre leurs mains pour réutiliser le métal et fabriquer leurs propres armes. 

Ils récupéraient aussi les roues de camion pour fabriquer des chaussures avec le caoutchou. Sur le site, un homme en fabrique encore.

Le repas typique dans les tunnels était constitué de thé et de manioc bouilli trempé dans un mélange de sucre, de tamarin et de cacahouète. Un repas pas mal complet mais dont les saveurs n'ont pas fait l'unanimité auprès des enfants :-)))

Les tunnels ont été un peu élargis pour permettre aux touristes d'y pénétrer (nous n'avons pas vraiment le 'format' asiatique :-)) Mais l'expérience est quand même hallucinante et force l'admiration pour les soldats du VT qui s'y cachaient parfois jusqu'à deux semaines d'affillées!! 

Il y fait terriblement chaud (hein mon Christophe!) et la sensation d'être sous terre est rapidement angoissante. Émilie ne fera pas de deuxième descente... elle n'a pas trop aimé.

Le réseau s'étend sur 3 étages de profondeur. Heureusement pour les soldats, il y avait des 'chambres': espace un peu plus large pour accrocher un hamac et, plus proche de la surface, il y avait des pièces qui servaient de cuisine, d'infirmerie, de salle de réunion... Le fumée des cuisines est évacuée par des tous petits trous d'air à plusieurs mètres de distance pour ne pas attirer l'attention. 

Cette visite nous a profondément marqué et nous avons encore une fois réalisé à quel point les vietnamiens ont une immense capacité de pardon: une leçon pour nous tous. 

Note: Il y avait un champ de tir sur le site de visite et des touristes s'amusaient à tirer avec des AK47. J'ai trouvé cela vraiment de mauvais goût, surtout sur le site même d'attrocités liées à la guerre :-(( 

Après une dernière soirée à Saigon... nous prenons le bus de bon matin pour 12 heures de voyage vers Phnom Penh puis Sihanoukville au Cambodge. 

Juste après la frontière nous traversons le Mékong à bord d'un ferry (pas de pont!). 

Nos premières images du Cambodge nous font découvrir un pays vraiment différent du Vietnam. Paysages déssêchés par la chaleur, enfants nus, maison sur pilotis, vaches d'une maigreur extrème, etc... C'est pour sûr le début d'une autre aventure...

Alors que je regarde le paysage défiler, je réalise que je suis triste de quitter le Vietnam. Avec son premier McDonald en construction, Saigon ne sera plus jamais la même. Le pays au complet est en transformation profonde. Et même l'endroit ou nous allons, l'ile de Koh Rong, au large de Sihanoukville est déjà acheté par des chinois pour y développer des resorts de luxe. Ce sont parmis les derniers 'bungalows sauvages' en Asie du Sud-Est. 

Le Vietnam n'a pas été un 'coup de foudre', il aura fallu lui laisser le temps de nous séduire. Mais comme nous avons eu la chance de vivre des expériences et de faire des rencontres extra - qui nous ont permis de mieux saisir la diversité et la richesse du peuple vietnamien - nous repartons complètement 'amoureux'.