Nez à nez avec le Bouddha à Angkor Thom

 

Aujourd'hui, toujours avec notre guide et notre tuk-tuk, nous avions décidé d'aller à la rencontre des têtes de Bouddha d'Angkor Thom, la dernière cité-capitale de l'empire khmer.

On pénètre dans cette cité royale large de 9km carré par une des 4 portes situées aux 4 coins cardinaux. 

Ici, on retouve en sculpture, le mythe du "Barratage de l'Océan de lait" avec les démons qui tiennent le corps du serpent Naga. 

Les enfants devant la 'terrasse des éléphants''

Au coeur de la cité se trouve le temple du Bayon, connu pour ses multiples têtes de Bouddha couvrant les 4 côtés de chaque tour. 

Des théories affirment que ce serait plutôt le visage du roi Jayavarman VII, qui serait représenté sur les temples, plutôt que le visage du Bouddha, puisque c'est lui qui a faire construire le Bayon. 

Les deux théories ne sont pas forcément si contradictoires puisque Jayavarman VII, comme tous les rois khmers, se considérait certainement comme un roi-dieu, et étant bouddhiste, s'identifierait également à Bouddha. 

Ce temple est absolument magique: un labyrinthe à la Indiana Jones, toujours sous le regard envoutant et inquiétant des 'Bouddhas'...

 

 

Notre guide explique que ce temple, construit par un roi bouddhiste au XIIè siècle, a ensuite été modifié par une succession de roi hindous et bouddhistes, jusqu'à la chute de l'empire khmer. 

On y retrouve donc des bas reliefs qui représentaient le Bouddha en position du lotus et qui ont été modifiés pour représenter une divinité hindou avec les jambes repliées plus à la verticale (voir photo ci-dessus). 

 

Notre guide nous fait également découvrir un symbole hindou TRÈS IMPORTANT: le Linga. C'est une pierre dressée, d'apparence phallique, représentant l'energie masculine (de Shiva). Elle est présente dans tous les temples consacrés à Shiva et souvent associé au Yoni, symbole de la déese Shakti, représentant l'énergie féminine (forme de vagin). Le linga dressé est souvent déposé au centre du Yoni et leur union représente la totalité du monde.

Cette association est également un symbole très fort de fertilité pour les hindous et, comme notre guide sur cette photo, leur tradition est de faire couler de l'eau sur le linga - tout en le frottant - l'eau s'écoule ensuite dans le yoni pour être récupérée et utilisée comme une eau 'bénite', une eau 'porte-chance'. 

Liam était absolument fasciné par les explications
sur le ''linga'' et encore plus de voir notre guide
en train de le 'frotter' :-)))

Anecdote: l'eau qui entoure le temple d'Angkor Wat provient d'une rivière à plus de 20 km de là, dans le lit de laquelle les hindous ont sculpté, à même la roche, des milliers de lingas sur lesquels l'eau s'écoule et devient donc 'sacrée' avant d'atteindre les bassins du temple. 

Un autre aspect très intéressant du temple Angkor Thom sont les bas reliefs représentant des scènes de la vie quotidienne du royaume khmer. 

Scène de fête: cuisson du mouton

Singes dans les arbres

Une grande bataille a eu lieu sur le Lac Tonlé Sap, tout proche du site d'Angkor, entre les Khmers et les Chams (civilisation de la même époque originaire du centre du Vietnam actuel). Gagnée par les Khmers, elle est donc représentée sur tout un pan des bas reliefs et les Chams finissent manger par des crocodiles :-))) 

Guerriers khmers

Chams croqués par un crocodile

Nous avons passé beaucoup de temps avec notre guide à admirer ces bas reliefs très détaillés et il nous a expliqué le système de restauration à 'numéros' (voir photo de droite ci-dessous). 

Alors que les restaurations allaient bon train vers la moitité du XXè siècle, beaucoup de temples et des bas-reliefs étaient en 'pièces détachées' pour être nettoyés, mais l'arrivée des khmers rouges au pouvoir a provoqué un arrêt complet des fouilles, ainsi que la destruction des documents et la mort de la plupart des responsables de ces restaurations. Après des décénies de guerre civile, la confusion sur le site d'Angkor était totale et les temples ressemblaient à des 'casse tête' géants. Petit à petit, en numérotant les morceaux, les archéologues japonais, indiens ou cambodgiens, arrivent à rassembler le puzzle pour notre plus grand plaisir...