Pukaskwa - Jour 8 : La fin justifie les moyens...

Une dernière nuit très agitée avec Mimi qui a vraiment du mal à respirer et à avaler sa salive.

Dernier petit déjeuner à Pukaskwa. Les enfants font la grève du gruau :-)) On termine donc nos dernières barres tendres. Il nous reste seulement 3 paquets de ramen, 3 sacs de gruau, 2 paquets de bacon pré-cuits et quelques sachets de thé. Nous avons donc bien calculé notre garde-manger pour la semaine.

Les enfants lavent leurs mouchoirs en tissu (voir anecdote du 12 juillet) et on se prépare à partir. Tout le monde a bien hâte d'arriver au Visitor Center et de déposer son sac pour de bon. Les 3-4 derniers km qui nous séparent de la fin semblent à la fois très longs et très courts. On ne regarde même pas le paysage, mais on remarque que le chemin est vraiment aménagé : petits ponts de bois, passerelles, marches, échelles, etc... le gros luxe après ce qu'on a traversé.

Après 8 jours et 7 nuits. 60 km de marche. 1 kilo de gruau. De la fièvre. Des sables mouvants. De magnifiques couchers de soleil. De la pluie. Des paysages sauvages et extraordinaires. Des moments drôles et des moments de découragement. Nous voici devant notre Dodge Caravan qui nous a attendu fidèlement.

Épilogue: c'était certainement une des épreuves les plus difficiles que nous ayons traversé en famille. Comme souvent, c'est mieux de ne pas tout savoir avant de partir, sinon, on ne partirait pas. Nous nous étions organisés pour palier à beaucoup d'éventualités mais JAMAIS nous avions pensé avoir deux enfants malades à charge. Émilie a été d'une volonté sans pareille. Je ne peux même pas m'imaginer en train de marcher 8 à 9 km par jour avec de la fièvre et un gros sac sur le dos. Elle a fait preuve de courage et de perséverance au delà du possible. J'espère qu'elle s'en souviendra toute sa vie quand elle doutera d'elle même ou qu'elle traversera d'autres épreuves. Elle est capable de décrocher la lune.

Liam a été d'un tempérament extraordinaire. Toujours prêt à rire ou à chanter, même à bout de souffle. Le premier à aller explorer les alentours après avoir gravi des sommets et affronté les sables mouvants. C'est un vrai petit homme des bois plein de ressources et de surprises. Il a enjolivé nos journées.

Mon homme, mon Christophe. Fort comme un roc et capable de toujours trouver l'energie pour conduire la troupe à bon port. Conteur pour les enfants pendant les longues traversées de forêt moustiqueuse. Porteur de sacs à travers les rivières caillouteuses. Enthousiaste même dans le doute. Tu as été notre soleil et notre étoile du nord dans la nuit. Je pense même que tu nous aurais porté tous les 3 sur ton dos si il avait fallu. Bravo aussi à moi, et surtout à mon mental. Je me suis découvert une endurance incroyable. Mon sac était vraiment lourd (surtout les 4 derniers jours quand nous avions réparti le sac de Liam et puis celui d'Émilie sur notre dos) et je sentais quand même mon corps réagir positivement à cette épreuve. Merci aussi aux fées du Lac Supérieur qui ont veillé sur nous et nous ont épargné une météo trop tortueuse. A part la première journée, la pluie nous a toujours frappé la nuit. Cette aventure familiale nous a démontré que nous sommes assez fort ENSEMBLE pour faire face à beaucoup d'adversité. C'est un bon point de départ avant de s'aventurer dans le vaste monde...